Vie de maman : assumer ses imperfections

Bonjour bonjour. J’espère que vous allez bien et que votre mois de mai débute bien. J’ai décidé de suivre l’adage et de faire ce qui me plait en ce mois de mai car non seulement c’est ce qu’on dit, mais aussi parce que c’est mon moiiiiiiiiiis.

Je suis née en mai donc c’est bientôt mon anniversaire. Je ne compte pas faire une fête pour moi car dans ma famille on a toujours eu l’habitude de faire des fêtes tous les 5 ans. Ce sera donc mon père qui aura une fête pour ses 60 ans, et je vais en profiter puisqu’on est est nés le même jour. C’est pourquoi je porte le même prénom que lui. Petite parenthèse racontage de life.

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Aujourd’hui on va parler de la culpabilité maternelle et du mom shaming. Ce sont deux notions bien différentes mais l’une entraine l’autre, ou plutôt je vais dire que l’une donne du pouvoir à l’autre.

Si on veut définir la culpabilité des mères, on pourrait dire que c’est ce sentiment de faute qu’on ressent lorsqu’on pense qu’on aurait pu mieux faire ou qu’on devrait faire plus/mieux en tant que mère envers nos enfants. Le mom shaming quant à lui, c’est l’acte de critiquer ou de dévaloriser une mère pour les choix parentaux qu’elle fait, parce qu’ils diffèrent des choix que feraient celle(s) qui la critique(nt).

Si je pense que la première donne du pouvoir à l’autre, c’est parce que, lorsqu’on croit qu’on a quelque chose à se reprocher, la première remarque qu’une personne peut faire peut nous toucher profondément. Et en devenant maman, tu te rends compte qu’il y a beaucoup de règles à suivre sinon tu es tout de suite jugée et cataloguée en mauvaise mère.

Pourquoi se sent-on mal lorsqu’on critique nos méthodes de parents?

On fait des choix pour nos enfants en fonction de ce qu’on est (notre caractère, nos convictions, nos croyances) et de ce qu’on a (nos moyens financiers, physiologiques) à leur donner.

Qu’on décide de :

-d’avoir une péridurale ou d’accoucher sans

-donner le sein ou pas à bébé

-de faire du cododo plutôt que de le mettre dans sa chambre

-de le faire vacciner ou de ne pas le faire

-de circoncire son garçon ou de ne pas le faire

-de l’envoyer en école privée plutôt que dans le public,

-de ne pas construire des Légo avec ou de le faire

de le mettre dans un siège pour lui apprendre à s’asseoir ou pas

-de le faire manger vegan ou de lui donner de la viande à tous les repas

-de choisir de travailler plutôt que de rester à la maison pour s’en occuper

-de lui acheter un trotteur ou pas

-de lui mettre des Pampers plutôt que de lui mettre des couches lavables

-de lui faire l’école à la maison ou de l’inscrire à l’école

-de choisir de laisser votre bébé pleurer ou de le garder dans vos bras jusqu’à ce qu’il ne se calme,

en quoi les choix que des parents qui ne vous ont pas demandé votre avis avant de faire leur(s) enfant(s) font pour leurs enfants concernent d’autres personnes qui ne sont pas dans l’équation? Hein?

Pourtant il arrive qu’on se sente quand même mal lorsqu’une personne nous dit que notre méthode n’est pas la bonne.

Et si on se sent mal, c’est parce que leurs remarques sous entendraient que nos méthodes/choix seraient dangereux pour nos enfants ou mettraient en danger leurs évolutions normales.

Et on se met à douter et à se demander si on fait les choses bien. On se met à remettre en question nos choix. On se met à se dire que cette personne a peut-être raison et qu’on devrait peut être en faire plus.

Cependant, ce n’est pas parce qu’on culpabilise pour une raison que cette raison est justifiée. Et ce n’est pas parce qu’une personne nous critique qu’elle a raison.

Comment réagir face à la culpabilité et/ou à une personne qui critique vos choix parentaux?

Au début, et j’avoue il y a encore quelques mois, je rentrais dans une grande colère quand quelqu’un me faisait une remarque sur la façon dont j’élevais mon fils. Faut dire que je suis une personne qui mind ses business donc en général je n’aime pas qu’on se mêle de mes affaires.

Je considère que tant que tu ne vis pas avec nous, que tu ne connais pas mon enfant comme je le connais, que tu ne connais pas les raisons de mes choix et surtout, tant que je ne t’en ai donné la permission expresse parce qu’on a des liens étroits d’amour et/ou d’amitié, tu n’as pas le droit de te mêler de mes affaires. Point barre.

Mais je me suis aperçue que lorsqu’on devenait maman, on attirait sans le vouloir les remarques non sollicitées. Exactement comme les fleurs attirent les abeilles.

Et puis si je devais passer mon temps à m’énerver, mon objectif d’être une personne plus sereine ne sera jamais atteint. Alors j’ai commencé à voir les choses autrement.

1- J’ai commencé à assumer mes choix en tant que mère

La culpabilité est une arme à double tranchant. Les gens peuvent l’utiliser contre vous pour vous faire agir comme ils voudraient, comme vous pouvez l’utiliser contre vous même en vous torturant l’esprit.

Cependant il faut garder en tête que la culpabilité qu’on ressent dans certaines situations est normale. C’est tout à fait humain comme sentiment. Ça prouve que vous avez une conscience et que vous n’êtes pas un psycho/sociopathe.

Et puis elle n’est pas toujours négative. Elle nous permet de nous remettre en question et de nous améliorer quand il y a lieu de le faire. Après il ne faut pas qu’elle dépasse cette phase et vous empêche de vivre.

En revanche, s’agissant de la culpabilité que les autres essaient de vous infliger en vous critiquant pour la forme, la seule façon de renverser la vapeur c’est de choisir vos combats et vos priorités, et de les assumer.

Il s’agit avant tout de votre enfant, pas de celui des autres. Et ce sont ses besoins et vos capacités qu’il faut considérer, pas les attentes des autres.

Vous ne donnez pas le sein, et alors? C’est votre choix, vous savez pourquoi vous l’avez fait ou pourquoi ce choix s’est imposé à vous.

Si une personne vous fait remarquer que vous devriez avoir honte de ne pas le faire, eh bien que cette personne sache que son avis et elle peuvent bien aller se faire voir ailleurs.

Si vous ressentez le besoin de répondre, faites le. Même si la meilleure réponse reste le silence.

2- Je ne me prends pas pour Superwoman

Je ne le suis pas. Je fais ce que je peux. Je fais de mon mieux. Si mon salon n’est pas rangé, que je n’ai pas pu faire à manger à l’heure ou qu’il y a une pile de linge sale qui s’entasse, c’est justement parce que je ne peux pas me dédoubler pour m’occuper de tout.

Si c’est une question de gestion de temps, je fais ce qu’il faut pour mieux le gérer. Et si je n’y arrive pas parce que j’ai d’autres priorités, bah c’est comme ça.

Je ne vais pas m’auto-flageller et me persuader que je suis une mauvaise mère parce que mon fils a mangé un Blédichef au lieu d’une bonne purée maison.

Si mon fils fait une crise de pleurs au supermarché ou dans l’avion ou je ne sais où, ce n’est pas comme si ça m’amusait ou que c’était moi qui avait appuyé sur un bouton pour déclencher ses pleurs. Et ses pleurs m’importunent autant que ceux qui nous entourent.

Je vais appliquer la méthode avec laquelle j’arrive à le calmer et si ça ne marche pas, bah tant pis. Un enfant ça pleure et fait des crises. Surtout quand et où on le veut le moins. Je ne vais pas le taper, lui crier dessus ou le mettre au coin pour faire plaisir à je ne sais qui. Il finira par se calmer et la vie continuera. 

3 Je suis un être humain avec des besoins d’humain, pas un robot

Il y des jours où, à des moments, j’ai tout sauf envie que mon fils vienne me déranger ou pleurnicher dans mes oreilles. Il y a des jours où j’ai besoin d’être seule pour me ressourcer et où même la présence de mon fils n’est pas admise.

Au début, je me sentais super mal et je me posais la question de savoir pourquoi malgré tout l’amour que je lui portais, il y avait des moments où j’avais envie d’être toute seule. Serai-je bizarre?

Puis j’ai fini par comprendre que c’était ma nature. Je suis une introvertie. Tout ce qui est interaction humaine me bouffe mon énergie. Mon fils encore plus.

Un bébé ça s’en fout que tu sois introvertie ou pas, quand il veut pleurer ou te faire chier, il va le faire sans pression. Et un bébé, tu ne peux pas lui dire, « allez, laisse moi tranquille/retourne d’où tu viens« . Il te regarderait et se remettrait à pleurer.

Lorsque mon fils avait 3 ou 4 semaines – la belle époque où on ne dormait que 2h par nuit #cetteperiodenememanquepasdutout – un matin, après l’avoir allaité, changé, pris la température et essayé de le coucher pour aller me coucher à mon tour, il n’a pas arrêté de pleurer. A cette période, mon mari avait repris le boulot et on avait fait un deal. Je m’occupais de chouchou de 1h du mat’ à 18h, heure à laquelle il rentrait du boulot et où je pouvais aller me coucher jusqu’à 1h du matin.

Je vous jure, j’ai fait ça pendant une semaine et j’étais au bout de ma vie. J’étais irritable comme jamais je ne l’ai été. Du coup ce jour j’ai fini par me mettre à pleurer aussi parce que je ne savais pas ce qu’il voulait.

Et c’est là où une idée m’est passée par la tête.

J’avais des boules Quies que je mettais pour dormir le soir et je me suis dit que j’allais le coucher quand même et me boucher les oreilles, comme ça je n’entendrais pas ses pleurs.

Et c’est ce que j’ai fait. Je l’ai couché dans sa chambre vers 9h30 et je suis allée me coucher à mon tour dans notre chambre avec les boules Quiès.

Je me suis réveillée en sursaut et quand j’ai regardé l’heure, il était 13h. Dans ma tête, c’était la panique. J’avais laissé mon fils tout ce temps sans le nourrir alors qu’il mangeait toutes les 3-4h.

Quand je suis allée le voir, le bougre dormait à point fermé. J’ai vérifié sa respiration (les premières semaines on fait beaucoup ça) et tout allait bien. J’ai fait un grand ouf de soulagement et je suis allée me faire à manger.

Il s’est réveillé 1h après comme si de rien n’était. Si je vous dis que j’ai culpabilisé après, ce serait vous mentir. Je n’ai eu aucun regret. Je n’avais pas aussi bien dormi depuis mon 4e mois de grossesse.

4- Je considère que mon enfant n’a pas besoin d’être dépendant de moi

La première fois qu’on s’est séparé de notre fils pour partir en voyage rien qu’à deux, les premières heures ont été difficiles. Mais contre toute attente, tout s’est bien passé. On a pas beaucoup pensé à lui (à vrai dire on a même pas pensé à lui) et on a bien profité de notre voyage. A notre retour, lui non plus n’avait pas l’air d’avoir beaucoup pensé à nous. C’était à peine s’il s’est rendu compte de notre absence.

Pareil pour la crèche. Les premiers jours ont été durs entre les pleurs et les « nooon » mais aujourd’hui, c’est à peine qu’il nous fait au revoir.

Ce n’est pas parce qu’on le laisse quelques heures ou quelques jours pour vivre nos vies qu’on aime moins nos enfants. Et puis eux aussi ont besoin qu’on leur apprenne à vivre sans nous. Parce qu’un jour ou l’autre, ça finira par arriver.

5- Je considère que son père en est autant responsable que moi

J’ai la chance formidable d’avoir un mari qui est aussi un excellent père. Il change les couches, donne à manger, lit des histoires, etc et je ne vais pas me sentir mauvaise mère parce que je le laisse s’en occuper.

On m’a déjà fait remarquer que je ne devrais pas laisser mon mari s’occuper de certaines tâches. Lol, cet enfant on l’a fait à deux et puis de quoi je me mêle?

On est tous les deux responsables de lui et il le fait de bon cœur. Pourquoi et de quel droit devrais-je lui interdire de remplir son rôle de père. Et puis c’est écrit où que seule une mère doit s’occuper de son enfant? On est en 2018 ooooh!

6- Je n’écoute plus tout ce que les gens me disent

Honnêtement si on devait écouter l’avis de tout le monde sur ce qu’il faut faire et ne pas faire, plus personne ne vivrait.

Aujourd’hui, je sais ce que je veux pour mon fils et je sais le genre de mère que je suis. Et lorsque je me retrouve en situation inconnue, j’écoute mon intuition.

Si quelqu’un me fait une remarque, que ce soit une proche ou une inconnue, si elle m’est adressée de manière bienveillante, je l’écouterai et on pourrait en discuter. Et puis après, c’est à moi de tirer mes conclusions.

En revanche si c’est juste des phrases méchantes ou des remarques balancées juste parce que la personne pense qu’elle a la science infuse, elle aura droit à mon indifférence totale.

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Certes, avoir envie de dire aux autres comment se comporter est un réflexe humain. Parce qu’on a pas toujours les mêmes points de vue. Quelques fois aussi, cela part d’une bonne intention. Mais bonne intention ou pas, il faut savoir ne pas être prompt(e) à balancer ce que vous pensez d’une maman tant que vous n’êtes pas à sa place.

Il y a bien évidemment des mauvaises mères dans ce monde, celles qui mettent la vie de leurs enfants en danger et tout, mais ce sont des exceptions. Et ce n’est pas le modèle le plus répandu qu’on rencontre dans la vie de tous les jours. Du moins pas dans mon cas.

Aucune mère n’est parfaite. Même pas celles qui critiquent. Des fois c’est juste leurs frustrations et échecs qu’elles déversent sur vous.

Il n’y a pas de modèle unique de mère qui serait meilleur qu’un autre. On fait toutes de notre mieux pour être des mamans qui déchirent.

Vous n’avez pas à vous sentir mal par rapport à vos choix car votre santé et votre sanité d’esprit en dépendent. Les enfants c’est mignon et tout mais faut pas croire que c’est toujours une partie de plaisir de s’en occuper. Il y a des jours où le mien me rend chèvre.

Et puis rappelez vous, les gens auront toujours des critiques à faire, que vous vous tuiez à la tâche ou pas.

Ne vous mettez pas la pression. De toutes les façons, la mère parfaite n’existe pas. Et nous sommes toutes fabuleuses à notre façon dans nos rôles de mère.

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