Dès les premières heures qui ont suivi la naissance de mon fils, j’ai réalisé à quel point devenir parent pouvait être le pire cauchemar d’une personne introvertie.
On ne dirait pas au premier abord, mais, aussi longtemps que je m’en souvienne, j’ai toujours été très introvertie.
J’ai grandi en étant la gamine bizarre qui ne se mêlait pas vraiment aux autres, et qui préférait ses livres et sa bulle au monde réel.
Je ne suis pas timide, je ne suis pas hautaine non plus. C’est juste que les banalités m’ennuient, les interactions sociales trop longues m’épuisent, la foule m’oppresse, les débats futiles me gavent et je ne supporte pas d’avoir trop du bruit autour de moi.
Je ne ressens pas non plus le besoin vital de me faire des amis et je ne recherche pas l’attention des gens.
Pour avoir mon attention, il faut qu’on ait des atomes crochus ou qu’on soit passionnés par les mêmes sujets. En plus, j’ai un besoin viscéral de calme et de solitude. Ce qui ne facilite pas mes rapports avec les autres. Mon fils inclus.
La nature faisant bien les choses, il se fait que j’aime mon fils plus que tout, et que pour lui je suis prête à faire des efforts que je ne ferai pour personne d’autre.
J’adore mon rôle de maman, mais il y a certains moments où j’atteins mon seuil de tolérance. Il reste élevé lorsqu’il s’agit de mon fils, mais il existe. Des fois, rien que d’ouvrir la bouche pour répéter l’une de ces phrases m’exaspère.
Si les gens autour de vous et votre partenaire comprennent votre besoin de vous retrouver seule pour faire le plein d’énergie, ce n’est pas le cas de votre enfant. Votre enfant n’en a rien à carrer.
En deux ans de vie en tant que maman et introvertie, voici mes astuces et conseils pour ne pas péter une durite dans le monde bruyant et chaotique qu’est celui de la parentalité.
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1- Se lever plus tôt pour prendre du temps pour soi
Contrairement aux extravertis, les introvertis puisent leur énergie dans les moments de solitude et de calme.
En vous levant plus tôt que les autres membres de votre famille, surtout avant votre bébé ou vos enfants, vous profitez de ce moment où la maison est encore endormie pour vous recentrer sur vous-même.
Profitez en pour faire de la lecture, de la méditation, une activité sportive (yoga, running) ou contemplative (regarder le soleil se lever, balade au bord de la mer ou en forêt).
Vous pouvez aussi commencer à travailler sur les tâches que vous avez à accomplir au cours de la journée, ou tout simplement regarder un ou plusieurs épisodes de votre série Netflix du moment, sans un enfant pour vous interrompre toutes les 2 minutes. Ce sera toujours quelque chose de fait avant leur réveil.
2- Prévoir des jeux calmes pour les enfants
Si vous n’avez pas envie de supporter les cris et les jouets bruyants de votre enfant, faites lui faire un jeu ou une activité plus reposante pour vous : du coloriage, des puzzles, des jeux de construction, feuilletage de livres imagés, etc. Au pire, laissez le regarder un ou deux dessins animés qu’il aime sur la tablette.
Pendant quelques minutes au moins, vous vous serez reposée et aurez toute l’énergie nécessaire pour lui accorder toute votre attention. Ou presque.
3- Faire une activité seule, sans mari et sans enfant
Ce point rejoint les deux précédents, à la différence qu’ici, vous vous accordez du temps seule pendant que votre enfant est bien réveillé et a peut être besoin de vous. C’est plus dur. Mais c’est faisable.
Confiez le à son père, ses grand-parents, à une cousine et autorisez vous un soir, un week-end ou une semaine sans la cape de supermaman.
Prenez des cours de danse, allez à une classe de Pilates ou partez seule rendre visite à une copine (sans enfant si possible, haha) que vous n’avez pas vu depuis des lustres dans une autre ville.
Lorsque vous rentrerez, vous ne serez qu’amour et sympathie parce qu’ils vous auront quand même manqué. Par contre, pas sur que ce soit le cas de votre enfant. Surtout s’il a été gardé par ses grand-parents qui l’auront gâté de bonbons et de cadeaux.
4- Dormir n’est pas un luxe
Les introvertis aiment leur lit.
J’adore mon lit. Il est douillet, il est chaud, il est réconfortant. Malheureusement, rester au lit autant qu’on le veut ne rime pas avec vie de maman.
Dans tous les cas, si vous ne vous levez pas, le petit être que vous avez fabriqué se chargera de vous sortir de là. Alors planifiez vos journées pour dormir plus tôt ou faire une sieste.
Ce n’est pas grave si vous ratez votre émission préférée qui finit à 1h du matin. Dormez tôt, réveillez vous tôt et regardez votre émission en replay. Je vous promets que vous serez moins grincheuses pendant la journée.
5- Emmener un(e) extraverti(e) avec vous lors de sorties avec les enfants
Un introverti doit toujours avoir au moins un ami extraverti. Règle de base.
Vous voyez votre ami(e) qui ne peut pas s’empêcher de blablater et de vous couper la parole, la ou le même que vous évitez pendant vos phases de solitude? Eh bien emmenez le/la avec vous au parc, aux goûters d’anniversaire et autres événements avec d’autres parents s’il/elle est disponible.
Il/elle se chargera de faire la conversation pour deux et vous, vous n’aurez qu’à économiser cette énergie pour sourire aux enfants et dire la maman de quel enfant vous êtes lorsqu’on vous posera la question.
Cette personne extravertie peut être aussi votre compagnon. Et s’il est aussi introverti que vous, bon bah bonne chance.
Si s’occuper d’un enfant est une tâche crevante en général, elle l’est encore plus lorsqu’on est introvertie et qu’on s’épuise au contact des autres. C’est même drôle parce que dans mon cas, devenir maman a intensifié mon introversion.
Que personne ne vous persuade que vous êtes une mauvaise mère parce que vous avez besoin d’être en retrait des autres, et même de votre enfant quelques fois. Vous en avez besoin pour être au meilleur de vous même. Et votre enfant a besoin que vous soyez au meilleur de vous même.
Tout ce que je peux vous conseiller, c’est de trouver le temps. Ce temps que l’on s’offre si peu dans nos journées chargées de maman, pour se retrouver et communier avec nous même. Même si ce n’est que 5 minutes.
S’il y a des mamans introverties qui me lisent, racontez nous en commentaires, comment vous arrivez à faire cohabiter votre nature profonde et votre rôle de mère?
Des bisous.
J’ai fait ce test de personnalité il y a quelques mois et je suis « Logicien » ou ayant une personnalité INTP. Il paraît qu’on est que 3% à posséder ce type de personnalité sur l’ensemble de la population mondiale. Si vous faites le test – faites le, c’est toujours bien de savoir – et que vous en êtes un, bah faites moi signe pour qu’on crée un club. 😉 Si vous êtes INTJ aussi, faites signe. On s’entendrait à merveille.
Bonjour, je suis introvertie. Je ne suis pas maman mais je ressens déjà tout ce que vous pouvez ressentir en me projetant avec un enfant au quotidien. J’ai 41 ans et la question de l’enfant occupe mon esprit, par peur d’un regret. Mais je mesure l’impact que cela aurait sur ma vie. J’ai des neveux et nièces, je suis contente de les voir mais je suis aussi contente de les quitter et de retrouver ma tranquillité. J’aimerai vivre des instants, des moments de maternité, des moments de famille mais l’avoir au quotidien 24/24…. Je ne recherche pas la compagnie d’un enfant, je m’ennuie. Je n’ai jamais recherché à faire du babysitting ou à garder mes neveux et nièces. Vous lire conforte mes pensées sur l’enfant. Je n’ai pas envie d’être malheureuse. Et de lui faire subir mon impatience, mon agacement. Même si je ne doute pas de l’amour que j’aurai pour lui… Bon courage à toutes les mamans introverties.
Coucou,
Je viens de tomber sur ton article et comment te dire…Je me suis reconnue à 100%. Je suis maman d’une petite fille de 1an.
A l’époque où on pensait à la parentalité avec mon mari je ne savais pas que j’etais introvertie. En fait si…je savais que j’étais différente mais je n’avais pas encore mis de mot sur ça. A l’époque j’ai eu une grosse appréhension justement par rapport à cet aspect de ma personnalité. Et puis elle est arrivée. Je suis tombée amoureuse d’elle. Elle était magnifique. Femme de militaire et célibataire géographique et loin de ma famille j’ai du m’occuper d’elle seule pendant des mois. Après 3mois de congé mater et 2 mois de reprise intensive au travail je suis tombée en burn out. Je me suis réveillée un matin et je n’étais plus capable de rien. J’étais une légume mentalement parlant.
Alors il s’en est suivi une longue période d’apprentissage de moi même et c’est là que j’ai découvert que j’étais HPI, multipotentielle introvertie et plus spécifiquement INTJ.
J’essaie depuis de comprendre toutes les facettes de ma personnalité et surtout comment le composer avec ma maternité.
HPI, INTJ et maman moi aussi.
Courage.
Courage les filles. Des INTJ mamans, courage!
comme je m’y retrouve! merci pour cet article! je crois que c’est (en grande partie au moins) pour ça que j’ai parfois tant de mal avec ma maternité. j’adore mon fils, mais je n’ai aucune patience et j’ai l’impression de totalement m’oublier depuis qu’il est là. Pour le moment je n’arrive pas à me dégager du temps pour moi, et c’est vrai qu’étant introvertie et donc aimant la solitude et ayant BESOIN de temps calme et seule, c’est difficile!
merci merci je me sens moins seule 🙂
Il n’y a aucune culpabilité à vouloir du temps pour soi.
Je te souhaite d’arriver à te dégager du temps pour profiter de ces moments avec toi-même qui va forcément te faire du bien.
Bisous
Je suis maman de deux enfants, une grande 5 ans et demi, et un petit de 3 mois. J’ai toujours été introvertie, mais travaillant dans le commerce, je me faisais violence. J’ai arrêté de travailler dans ce secteur un an avant ma grossesse.
Depuis la naissance de mon fils, je supporte de moins en moins les interactions sociales. C’est horrible à dire, mais ma famille et mes amis ne me manquent pas. Mon conjoint me suffit, nous sommes fusionnels. Nous passons nos journées à discuter, refaire le monde, et ce depuis le début de notre relation.
Les connaissances sont en demande pour voir les enfants (quand je n’avais pas d’enfants j’étais bien moins demandée !), et moi, ça m’angoisse. J’en ai mal au ventre rien que de penser aux sorties qu’on « devrait faire » pour faire plaisir… Ma vie d’adulte sans enfants me manque parfois… Uniquement pour ce point. C’est bête quand on y pense.
J’aime mes amis et ma famille, mais je ne ressens pas le besoin de les voir. Des échanges de SMS, de mails, des partages sur les réseaux sociaux me suffisent. Mon conjoint n’est pas introverti, mais il n’est pas bavard, et toute sa famille est pareille. Je me retrouve donc régulièrement dans des situations où JE dois parler, sinon c’est une gêne générale qui s’installe. Méga angoisse. J’en suis rendue à décliner la plupart des invitations (je déteste aller chez les gens).
Les sorties de classe se passent toujours en courant d’air, je ne recherche pas le contact.
J’espère que mes enfants ne souffriront pas de mon caractère plus tard. La grande me ressemble déjà beaucoup sur ce point… Je me dis qu’elle comprendra. Mais est-ce que elle, le vivra aussi bien que moi ?
J’aime être introvertie, c’est à mon sens une richesse. Et puis, même si je me sens coupable de refuser des invitations, et d’en reporter d’autres, dans le fond, je me fiche bien de l’avis des gens.
Concernant mon rapport avec mes enfants, j’avoue que comme toi, parfois je me sens dépassée. Ma fille adore parler pour parler, et ce soir encore, elle me donne mal à la tête.
Mon conjoint me connaît, il a plus de patience que moi, et on s’arrange toujours pour que j’arrive à me dégager des moments solo. Faire du shopping en ville, aller prendre quelques photos… Les occasions sont nombreuses.
Parfois j’aimerais ne pas être introvertie, être capable de partir avec mon sac à dos, rencontrer des gens, aller à des soirées… Et puis quand l’occasion se présente finalement, je me souviens que NON, je n’aime vraiment pas ça. Et je fais marche arrière. Haha…
Hahahaha, on dirait que j’ai écris ton commentaire. Ce que tu décris là, c’est moi. On m’appelle madame NON car c’est ma réponse par défaut. J’aime les gens, mais je crois que par dessus tout, j’aime ma tranquillité, le silence et la sérénité. Heureusement que mes proches le comprennent. Je crois que je ne serai jamais assez reconnaissante envers eux pour ça.
J’ai essayé d’être extravertie, d’aller vers les gens mais ça ne me réussit pas trop. Comme on dit, chassez le naturel, il revient
en Ferrariau galop. Et ces nouvelles personnes ne comprennent pas pourquoi une minute avant je n’étais que sourire et la minute d’après je ne veux pas les voir. Du coup je n’essaie plus. Je laisse les choses se faire naturellement. Avec mes vrai(e)s ami(e)s et mes proches, j’ai toujours laissé les choses se faire et ils/elles sont toujours là.Et puis maintenant avec l’âge, j’assume complètement ce que je suis et comme toi, je pense que c’est une richesse aussi.
Ah c’est drôle, plus mon fils grandit, plus son côté introverti ressort. Je crois que j’aime ça. Hahaha.
J’ai pas de mots, sauf MERCI!!! Je suis une maman d’un jeune petit garçon de 3ans qui aime parler, jouer, courir, infatigable, (un enfant quoi) je savais que j’étais introvertie mais c’est pire depuis que je suis maman, j’aime mon bébé plus que tout au monde mais j’aime pas être maman et j’ai mal rien que de l’écrire.. si j’aurais sus je n’aurais pas fait d’enfant, heureusement mon mari est présent et me soulage sinon je sais pas comment je ferai.. En l’espace d’une journée mon enfant me vide complètement de toute mes énergies.. Je m’efforce chaque jour de faire les choses pour le rendre heureux mais moi je subi fortement mon rôle de maman, dans mon idéal j’ai toujours désiré 2 enfants mais je suis incapable d’offrir un frère ou une sœur à mon bébé , cela me rend triste aussi.. Merci encore, cela fait du bien de lire exactement se que on est et on ressent..
Courage à toute les mamans introverties
Bonjour Céline,
Je lis tous les messages de ce blog avec intérêt car je n’ai pas d’enfant mais je me questionne, étant introvertie comme vous. Céline, pour ce qui est de la soeur ou du frère à offrir à ton enfant, pas sûr que ça manquera à ton enfant car il existe aussi parfois de la rivalité entre frères et soeurs, ce n’est pas forcément le top. Et tu peux offrir une ouverture sur autrui à ton enfant en lui proposant de voir des petits copains/copines ou faire du parrainage de proximité par exemple. Faut pas croire qu’avoir des frères ou soeurs c’est forcément mieux que de ne pas en avoir.
Bisous
Je me retrouve complètement dans votre article, je suis introvertie et avant d’être maman je ne savais pas que cela me poserait autant de problèmes existentiels dans mon quotidien, heureusement maintenant ils sont plus grands et j’ai la chance d’avoir une matinée par semaine où je suis seule et là c’est le pied !
Tu l’as dit, de sacrés problèmes existentiels!!