Ce que personne ne vous dit sur votre corps après l’accouchement

Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’ai eu le temps de me faire à l’idée et de me préparer à toutes les éventualités qui se présenteront une fois que mon bébé sera né : nuits blanches, pleurs de bébé, plus de vie sociale ou presque, cernes, bref les choses basiques qui 1 an et 3 mois plus tard n’ont pas été les plus dures à supporter car mon bébé a été facile à vivre.

J’ai mis énormément de temps à écrire cet article, j’ai même failli ne jamais l’écrire mais à la fin, je me suis dit qu’il fallait que j’en parle car j’aurai vraiment aimé savoir ce qui m’arriverait outre ce que tout le monde sait déjà et pouvoir m’y préparer.

J’aurai aimé lire un article comme ça, sans langue de bois sur le vrai côté pas glam du tout de la vie après l’accouchement.

Le plus dur au fait, c’était tout ce dont personne ne m’avait parlé. Même pas les femmes qui avaient déjà eu un enfant dans mon entourage, histoire que je me prépare psychologiquement à les affronter. Même pas la sage femme des cours de préparation à la grossesse. Elle nous a parlé des problèmes mineurs cités plus hauts comme si c’était les pires choses qui arrivent à une nouvelle maman alors qu’en réalité, il y’a pire.

Comme si c’était un secret que tu ne découvres qu’une fois devenue mère. La fameuse société secrète des mères dont parle Florence Foresti dans son sketch sur la maternité si vous connaissez. Regardez le. Il est excellent.

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Honnêtement je ne me rappelle plus en détails comment s’est déroulé ma grossesse. Je vous jure. C’est méga étrange. Tout ce dont je me rappelle, c’est que je savais que c’était horrible. Que j’ai vomi et que j’ai été désagréable. Mais me rappeller de tous les détails, impossible. Dans ma tête c’est tout flou.

C’est vraiment bizarre car j’arrive à me rappeller des parfums, des sensations et même de mes émotions par rapport à une situation mais pour la grossesse zéro.

Quand on dit qu’on oublie tout quelques mois après avoir accouché, ce n’est pas une blague.  En revanche, s’il y a une chose que vous ne risquez pas d’oublier, ce sont les changements de votre corps après avoir mis au monde votre bébé. Je vous préviens, la suite va être gore.

C’est parti. 🙂

Vous allez perdre du sang. Beaucoup de sang.

Vous jubiliez d’avoir sauté 9 mois de règles douloureuses et chaque mois vous vous disiez, « oh qu’est ce que c’est bien de ne pas avoir de règles »? C’était bien hein? Mais comme on dit chez moi, « doudougbé toutougbé ». Ce qui veut dire littéralement que tout se paie ici bas.

Vous avez profité d’un truc au calme, bah vous devriez payer un jour ou l’autre pour ça. C’est la nature, c’est comme ça. Allez demander à François Fillon. Et la grossesse n’y déroge pas.

Ces 9 mois sans règles, vous allez les payer en 2 à 6 semaines au pire d’affilées d’écoulement de sang non stop. Et puis il y a la dose hein. Plus des bouts de reste de tissus qui restaient dans l’utérus. Une horreur. J’étais choquée la première fois que j’en ai vu. Je me suis dit comment cette horreur pouvait sortir de moi. C’était trop dégoutant. Haha.

En réalité, ça n’a rien de choquant. C’est juste le signe que l’utérus revient à la normale et ces bouts de tissus ont même un nom. Ca s’appelle des lochies. Je vous invite à lire cet article explicatif et bien détaillé sur le sujet.

Le plus glam dans tout ça c’est que les serviettes hygiéniques normales ne vous serviront à rien. Sinon vous les changerez toutes les 30 minutes et tacherez tous vos vêtements. Vous n’aurez pas droit aux tampons non plus.

Il faudra porter des couches de grand mère (les Tena Pants) qui vous pandouillent aux fesses et des culottes jetables pendant tout ce temps. Glam j’ai dit. 😉 Et le jour où ça s’arrêtera, vous serez contente le mois prochain quand vous aurez vos gentilles règles douloureuses.

La montée de lait va être votre pire cauchemar

Si vous allaitez.

Le lendemain de notre retour à la maison, j’ai décidé de me faire plaisir en buvant une coupe de champagne. 9 mois sans champagne, c’était trop. Donc j’avais prévu de ne pas allaiter mon bébé cette nuit et de lui donner un biberon de lait que j’avais préalablement tiré.

J’ai donc bu mon champagne, gavé mon ventre de sushis et de makis (interdits pendant la grossesse) et je vais me coucher. A deux heures du matin, je sens une douleur horrible dans mes seins.

Je me réveille et j’allume la lumière tellement j’avais mal et que vois-je? Ils étaient duuuuurs et gonflés comme s’ils allaient exploser. Je n’avais jamais autant pleuré. Car même si je savais que ça arrivait, je ne m’attendais à une douleur aussi atrooooce.

J’ai donc du tirer mon lait pour désengorger mes seins. Et je ne vous raconte pas la douleur que j’ai ressenti quand j’ai mis la valve de la pompe au bout.

La bonne nouvelle, c’est qu’une fois désengorgés, bah tout rentre dans l’ordre. Mais à quel prix? Sautez la tétée de votre bébé pour vous faire plaisir et vous verrez la partie extrême de plaisir que vos seins vont vous réserver. Et je vous épargne les détails sur les crevasses. Une vraie saloperie.

Vous allez avoir des contractions douloureuses après l’accouchement.

En plus du sang qui coule. Ouiiiii. Au fait c’est votre utérus qui se remet en place. Maintenant que vous avez accouché, il faut qu’il retourne à sa place habituelle. Donc dans sa montée, elle va produire des contractions, comme celles de sa descente. Ca va être douloureux. Et ça va durer quelques loooongs jours.

La bonne nouvelle, c’est que vous pourrez vous reshooter tranquillement à l’Advil ou au Nurofen à condition de ne pas allaiter. Sinon, c’est Spasfon à gogo ou Doliprane. Sauf qu’on sait toutes que le Doliprane c’est une grosse blague.

Vous allez vous sentir moche dès que vous sortirez de l’hôpital.

A l’hôpital je n’ai pas vraiment fait attention à mon corps. J’avais juste envie de dormir et de manger des sushis. Une fois devant mon miroir à la maison, seule face à mon corps, c’était la désillusion totale. J’avais l’impression que j’étais toujours enceinte d’au moins 6 mois.

Noooon votre ventre ne s’aplatira pas en deux jours. Sinon ce serait trop facile avouez.

A l’accouchement, vous allez vous délester d’un bon nombre de kilos qui incluent le bébé, le placenta et le liquide amniotique entre autre. Sauf qu’une fois levée du lit d’accouchement, vous allez vous rendre compte que votre ventre est toujours gros, comme si vous étiez enceinte toujours enceinte. Et en tapant dessus, ça fera un bruit bizarre. Blorp blorp. Comme si vous tapiez sur un ballon de foot dégonflé.

J’ai vraiment mal vécu ce moment.

J’avais l’impression que j’étais bousillée. Le pire, c’est que quelque soit la pêche que vous avez, vous ne pourrez pas reprendre le sport aussi facilement. C’était dur pour mon moral car il faut passer par la case « rééducation du périnée » avant.

C’est là qu’on sort les gaines et les waist shapers pour cacher la proéminence du ventre. Allaiter vous aidera à perdre ces kilos mais boire de l’eau chaude aussi. Moi qui déteste la soupe, je m’en suis gavée pendant au moins cinq longs jours.

Je traine encore quelques kilos car je les ai laissé trainé en mangeant tout le temps. J’étais frustrée de n’avoir pas pu manger lorsque j’étais enceinte alors je ne me suis pas privée une fois que j’ai accouché. Du coup, au lieu d’en perdre vu que je n’ai pas vraiment grossi pendant ma grossesse, j’en ai gagné.

Vous allez devoir rééduquer votre périnée.

Vous savez, le muscle qui vous soutient vos organes et qui vous empêche de vous faire pipi dessus. Pour en savoir plus, faites un tour sur Wikipédia. Mon article est déjà trop long alors qu’il n’est pas encore terminé.

Ayant bien morflé avec le poids de votre utérus, il va falloir le remuscler à coups de séances chez le kinésithérapeute. Sinon au pire des cas vous risquez une descente d’organes ou au mieux une incontinence. Oui ça fait flipper. C’est méga chiant mais c’est méga important.

Vous allez devoir faire un trait sur intimité.

Dès que vous apprenez que vous êtes enceinte, oubliez que vous avez une intimité. Evacuez toute timidité ou honte, de toutes les façons vous n’aurez pas le choix. Déjà pendant la grossesse, vous aurez à vous mettre à poil à presque tous les rdv. A l’accouchement c’est pire.

Une inconnue (la sage femme) passe vous mettre le doigt dans le vagin toutes les demi heures pour voir à combien de doigt votre utérus est ouvert. C’est assez gênant mais bon, déjà que vous n’avez qu’une envie, celle d’expulser cet être qui vous phagocyte, vous n’en faites pas tout un plat.

Perso, j’ai eu de la chance. J’étais dans un hôpital privé donc je n’ai pas eu droit aux étudiants en stage qui prenaient leur cours en live les yeux rivés sur mon vagin. Ok, c’est pour la bonne cause mais quand même.

Chez le kinésithérapeute ça va être pareil. La honte ou la timidité? Oubliez.

Vous allez connaitre des montagnes russes d’émotions.

Les hormones, les hormones, les hormones.

Les souvenirs douloureux de votre enfance vont ressurgir de nulle part. Vous allez être triste sans raison. Vous allez douter de vos capacités à être mère. Et si vous n’y arriviez pas? Et si votre mari vous quittait en vous laissant seule avec votre enfant? Vous serez irritables pour rien. Etc.

Ce lot de sentiments contradictoires est du aux hormones qui sont en chute libre dans votre organisme et peut conduire au fameux baby blues qui dure quelques jours. Surtout ne vous isolez pas. Parlez en à votre médecin et discutez en avec votre partenaire. Acceptez qu’on vous aide avec votre bébé et reposez vous au max. J’ai écrit un article sur comment bien vivre ses premiers mois en tant que mère. Il pourra vous aider.

Vous allez souffrir sur le trône. 

Votre premier passage sur le trône va être douloureux. Bon, je vous l’ai dit, depuis la naissance de mon fils, je suis une décomplexée du caca. Une décomplexée tout court. J’appelle un chat, un chat.

Faire caca (oui tout le monde fait caca, faites pas les choquées) après avoir accouché est un vrai calvaire. J’ai eu l’impression de frôler la mort. C’était pire que l’accouchement en lui même. Pourquoi personne ne m’avait prévenu?

Même si ça n’aide pas vraiment, mangez des pruneaux et buvez de l’Hépar. Ca ne vous fera pas de mal en tout cas. Surtout, prenez votre mal en patience et prenez votre temps. C’est le seul conseil que je pourrai vous donner.

Vous allez détester votre mari.

Bon pas dans le vrai sens du terme. Enfin si un peu. En plus les hormones vont vous aider un peu à le détester encore plus.

Tu portes un bébé pdt 9 mois, tu vomis, tu n’as pas le droit de boire du champagne pendant 9 mois ni de manger des sushis et la crevette qui sort ressemble à qui? A son putain de père. Je ne sais pas si ça n’est arrivé qu’à moi que mon fils ressemble à son père a sa naissance et n’ai rien de moi qui saute aux yeux. Heureusement qu’avec le temps, ça s’arrange.

Il se peut que vous détestiez tout votre entourage aussi. Tout le monde n’en a que pour le bébé alors que vous avez besoin d’autant d’attentions que ce petit bout d’homme.

Dites le et demandez de l’aide si vous en avez besoin, car notre société est tellement concentrée sur les bébés qu’elle en oublie celles qui ont morflé pour donner la vie. Et comme c’est facile de mettre tout sur le dos des hormones, profitez en. 😉

Faites une croix sur le sexe.

Pendant quelques semaines, oubliez.

Avoir une vie sexuelle après l’accouchement? Dafuq is dat? Ok, le sexe c’est la vie. Vous pensez qu’on fait les bébés comment? Les prudes quittez mon blog. Mais quand vous accouchez, dites vous que pendant au moins les 3 premiers mois, c’est zéro galipettes.

Malgré vos gros seins, vous êtes fatiguée, émotionnellement lessivée, avez les cheveux gras et pire vous avez honte de votre corps. Non ce n’est pas ça le pire. Le pire c’est que votre vagin est à bout et que votre libido est inexistante. Votre enfant vous accapare et malheureusement, l’homme est relégué au deuxième plan. C’est comme ça. Et si c’est un bon compagnon, il sera aussi fatigué que vous et ne vous embêtera pas avec ses pulsions.

Normalement tout rentre dans l’ordre au bout de 2 à 3 mois. Au pire 6. Discutez en avec votre partenaire. Toujours. Et essayer de trouver des solutions ensemble car il ne faut pas laisser disparaitre complètement votre libido. Au pire des cas s’il n’arrive plus à tenir, bah, il a deux mains. Qu’est ce que vous voulez que je vous dise?

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Et encore, je suis sure que ce n’est pas tout. Là je vous ai juste parlé de ce que j’ai vécu. Et encore, je vous ai épargné le mal de dos que j’ai trainé pendant un long moment et cette sensation d’être complètement dépendante de son bébé que j’ai détesté les premiers mois. Donner la vie, c’est duuuuur.

Et je rappelle que je n’ai eu ni d’épisiotomie ni de césarienne. J’ai une amie qui a eu une épisiotomie et plus de 6 mois après la naissance de son bébé elle en morfle encore.

Oh n’ayez pas peur. Hahaha, c’est facile à dire je sais. Mais regardez moi, je ne suis pas morte. Même si j’avoue qu’à cause de tout ça, je doute d’en faire un deuxième. Et puis en réalité tout votre entourage s’en fout de comment vous êtes car pour eux, vous êtes une super héroïne.

Vous avez donné la vie. Donc comme je le disais à une amie il y a quelque temps, à moins d’être un mannequin et d’avoir besoin de votre corps pour gagner de l’argent, rien à foutre.

Vous pouvez envoyer se faire foutre toute personne qui fera une remarque sur votre corps et mettre tout ça sur le dos des hormones. Hahaha. Profitez de votre ventre encore gros les premières semaines après l’accouchement pour passer encore quelques temps par la file prioritaire. Hahaha. Bah, il faut qu’il serve à quelques chose à part vous énerver ce ventre tout blorblorpant. Et si vous avez chopé une sciatique comme moi, ne vous en privez pas.

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Si vous avez vraiment envie d’avoir un enfant, ne vous laissez pas influencer par les désagréments cités plus haut. D’autres l’ont fait avant. On ne sera ni les premières ni les dernières à le faire. Même si ça fait flipper, ça passe. Mais on a le droit d’être au courant de tout ça avant de se lancer.

Préparez vous juste mentalement à ces éventualités dont personne nous vous a parlé par le passé pour vivre votre post-accouchement plus facilement et plus sereinement.

Vous avez mis 9 mois à créer la vie. Vous avez besoin d’autant de temps, voire plus pour retrouver votre corps. Ça ne va pas être facile mais comme on dit « no pain, no gain ».

Et puis on a des métabolismes différents. Et il y en a qui en font 3, 4, 5 enfants sans soucis. D’autres vont vite récupérer tandis que certaines vont mettre beaucoup plus de temps. Ne vous mettez pas trop la pression. Si, un peu quand même si vous souhaitez retrouver votre corps. Car bien se sentir dans son corps aide quand même à bien se sentir dans sa tête.

Mangez sainement, demandez de l’aide si vous en avez besoin, faites votre rééducation du périnée, parlez de vos moindres soucis avec votre partenaire ou à votre médecin et surtout ne vous isolez pas. Reprenez une activité physique dès que vous en aurez l’autorisation car ça vous aidera à raffermir votre corps.

De toute manière, dans cette vie, on a jamais rien sans rien. Mon bébé est adorable, en bonne santé et nous apporte sa dose de bonheur tous les jours et ça ne me dérange pas qu’un si beau cadeau ai mérité quelques désagréments.

Je suis reconnaissante d’avoir eu des gens aimant dans mon entourage qui m’ont aidé à m’en sortir pendant ces moments. Mention spéciale à mon mari. You’re the real MVP, boss.

Ce qui est drôle, c’est qu’aujourd’hui, j’y repense avec du recul mais psychologiquement, je ne suis pas prête d’en faire un deuxième. Pas encore. Pas tout de suite. Un jour peut-être. Ou pas.

Je porte un pull Zara, un Jean Primark et chouchou un ensemble Tape à l’oeil et des chaussures Obaïbi.

Et vous les mamans, comment s’est passé vos premiers mois après l’accouchement? Avez vous vécu d’autres situations dont vous pourrez nous parler pour aider les futures mom-to-be?


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