Comment j’ai fini par aimer mes dents du bonheur

J’ai toujours eu les dents du bonheur aussi loin que je m’en souvienne. Mais je ne me rappelle pas que ce fut une chose qui me dérangea petite. Je vivais tranquillement entourée d’amour, de livres et de papillons. Haha. Oui les papillons peuvent sembler too much mais je vous promets que lorsque j’étais petite, je voyais beaucoup plus de papillons que maintenant. 

La gêne est apparue au lycée quand certains de mes camarades ont trouvé intelligent de se moquer de mes dents qui n’étaient pas comme celles de la majorité et de mon sosotement.

Il n’y a pas que de ça qu’ils se sont moqués. J’ai eu aussi droit à « fesses plates », « gros front », « tcheketouri », « miss lolo » et d’autres jolis surnoms dans le même genre à te faire te sentir mal dans ta peau, surtout à cet âge. Mais le foutage de gueule sur mes dents écartées a été la seule moquerie qui m’aie vraiment affectée.

Depuis toute petite, je suis du genre à ne pas donner du crédit à ce que les gens peuvent penser de moi mais à force de les entendre rire de ça, j’ai commencé à vraiment détester mes dents.

C’est là où j’ai demandé à ma mère si je pouvais « coller mes dents » pour qu’elles ressemblent à celles des autres. Ce à quoi elle a répondu que mes dents étaient jolies comme elles étaient et qu’en plus elles étaient spéciales parce que les personnes qui avaient ces dents avaient la chance qui les accompagnait toute leur vie.

Malgré ces explications plutôt réconfortantes, j’ai décidé d’arrêter de sourire. Pour que les gens ne voient plus mes dents. J’étais persuadée que si je parlais moins et que je souriais moins, plus personne ne se moquerait de moi et que j’irai voir un dentiste qui me « collera mes dents » une fois grande.

Les moqueries des gens plantent la graine du doute en toi et même le jour où tu te crois à l’abris, il va y avoir un moment de stress où le doute va germer. C’est un combat de tous les jours pour s’aimer pleinement et ne pas faire attention aux jugements des autres. Pire lorsqu’il s’agit de notre physique.

Heureusement qu’avec le temps, ma mère m’a aidé à assumer mes dents à force de me dire tout le temps qu’elles étaient belles. 

Un jour, elle m’a dit que si quelqu’un se moquait encore de mes dents du bonheur, que je ne devais pas laisser faire. Je pense que j’étais en terminale quand j’ai répondu à ces moqueries. 

Je pris mon air « je m’en fous de ce qui va se passer après mais celle là vous l’aurez cherché » et je leur ai répondu : « J’ai les dents écartées. Je le sais, je le vois mais c’est comme ça que j’ai été faite. Je ne l’ai pas choisi. Maintenant, laissez moi vous poser une question : en vous moquant, ça va les changer ou vous pensez que vous moquer de moi va faire grossir les petits pois que vous avez à la place du cerveau? » 

Je crois que c’était la dernière fois que j’avais eu à supporter ce genre de remarques venant de ces sombres idiot(e)s en face.

 Après le lycée, même si j’ai commencé à apprendre à aimer ces dents, elles partaient en avant car j’ai sucé mon puce quand j’étais petite. Donc j’ai dû, pendant un moment, porter un appareil dentaire à l’université pour corriger cela.

Du coup, je n’offrais que le strict minimum quand il s’agissait de sourire ou de parler en public. L’habitude de ne pas montrer mes dents était restée. Même après, lorsque je ne portais plus d’appareil dentaire. Et je n’avais plus ma mère tout le temps sur le dos pour me dire : « oh la la, souris ma fille ».

Puis un jour, j’ai rencontré une personne qui en une phrase a ôté à jamais ce mal-être en moi. Je travaillais déjà sur moi même pour les accepter complètement mais il a fallu entendre qu’une autre personne que ma mère et autre que moi-même me le dise pour complètement les assumer.

Cette personne m’a dit une phrase toute banale : C’est dommage que tu ne sourisses pas souvent parce que j’adore ton sourire. Ce à quoi j’ai répondu que je n’aimais pas montrer mes dents. Sa réponse a été magique. Cette personne m’a répondu : « tes dents sont magnifiques« .

L’effet de cet phrase fut comme dans les dessins animés Disney lorsque le héros ou l’héroïne est délivré d’un mauvais sort. Je ne sais pas si cette personne le pensait sincèrement ou si elle l’avait dit juste pour me faire plaisir mais ça a eu un effet libérateur sur moi. 

Depuis, j’ai enlevé l’idée de me « coller les dents » de ma tête et quand je me regarde sourire dans le miroir, j’aime l’image de moi que je vois. J’aime mes dents du bonheur.

Je vais surement me faire reposer un appareil dentaire plus discret pour finir d’aligner mes dents mais aujourd’hui, je n’ai plus aucune honte à sourire et à monter mes dents.

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Si vous luttez pour vous accepter physiquement en ce moment, j’aimerais vous dire ceci.

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Si vous avez une partie de votre corps que vous n’aimez pas, cherchez à savoir pourquoi vous ne l’aimez pas. Si ça vous handicape et porte atteinte à votre santé d’une manière ou d’une autre, vous seule savez ce qui est bien pour vous. Allez voir un médecin ou un spécialiste et faites lui part de vos soucis. Ou parlez en a quelqu’un de confiance.

En revanche, si ça ne vous handicapait pas avant que les gens ne pointent cette partie de votre corps du doigts en vous faisant des remarques dessus, passez outre.

Pour ce qui est de ne pas se laisser toucher par les moqueries des autres, je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire. La preuve, ça m’a pris une dizaine d’année pour accepter complètement l’idée de ne pas « coller mes dents » de devant.

Tout le monde n’a pas la chance d’avoir des gens qui leur donnent confiance en eux et les aide à s’aimer entièrement avec leurs soit disant défauts, mais j’espère qu’en lisant cet article, vous allez travailler sur vous pour passer outre.

Aimez cette partie de votre corps car elle fait partie de vous. Entourez vous de personnes positives. Restez le plus loin possible de celles qui vous donnent l’impression de ne pas être assez bien et de ne pas avoir un physique parfait. Ne donnez pas le pouvoir aux gens de vous traiter mal. Et si vous ne pouvez pas les éviter, remettez-les à leur place. 

Pour moi c’était mes dents. Pour vous c’est peut être vos seins, vos vergetures, votre cellulite, vos cheveux, vos cuisses, vos jambes, votre ventre, vos bras, et j’en passe. Tout ça parce qu’ils ne sont pas comme ceux qui sont montrés comme standards de la société.

Votre corps peut être couvert de 1000 vergetures mais ça ne vous rend pas moins bien qu’une autre. Ce n’est pas parce que vous ne ressemblez pas à tout le monde que vous êtes moins humaines. Vous êtes magnifiques comme vous êtes. Vous méritez qu’on vous aime, qu’on vous respecte et qu’on ne se moque pas de votre corps. 

Ah, une chose aussi. Si la société arrive par des moqueries ou des remarques désobligeantes, à vous faire détester une partie de vous même et que vous la changez au prix d’un très grand sacrifice, sachez que la société est une grande joueuse.

C’est le jour où vous l’aurez changé pour être dans la norme qu’elle va décider que la norme actuelle, c’est ce que vous étiez avant de changer.

Prenons l’exemple simple des tâches de rousseur. Quand j’ai vu ça devenir une tendance, j’ai pensé « WTF, et dire qu’il y a quelques années lorsque tu avais des tâches de rousseur tu devais les cacher ». Bref. Soyez vous et assumez vos « imperfections » ou faites ce que vous voulez, mais ne le faites pas pour plaire aux autres si ce n’est à vous même. 

S’aimer est une des choses les plus difficiles au monde mais quand vous y arriverez, vous verrez que ça vaut le coup.

S’il y a bien une phrase que j’aime par dessus tout et qui conclue bien cet article sur l’acceptation de soi, c’est celle de Marc Aurèle qui disait : « que la force me soit donnée d’accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre« .

Puissiez-vous avoir la sagesse de distinguer l’un de l’autre. 

Et souriez, la vie est belle. 😉

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